ON A ECOUTE POUR VOUS: Entretien avec Sébastien Bazin, PDG du Groupe Accor
Samedi dernier, RTL recevait dans le cadre de son émission « On n’arrête pas l’éco » Monsieur Sébastien Bazin, PDG du Groupe Accor. Interviewé par Alexandra Bensaid, il a apporté son point de vue d’expert sur l’avenir du tourisme. La covid ? La guerre en Ukraine ? Comment l’inflation risque d'impacter les vacances des français ? Nous avons écouté et résumé pour vous son entretien.
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Comment risque d'évoluer le secteur du tourisme ?
L’année 2022 marquera probablement le rebond du tourisme, surement en France et probablement en Europe. On peut déjà observer cette tendance chez nos voisins américains qui ont enregistré une très belle année 2021. Actuellement, le groupe Accor continue à se développer en ouvrant un hôtel par jour. Il y’a toujours une demande de de la part des clients mais aussi des investisseurs.
Quelles sont les prévisions pour un retour à la normale ?
En 2020, Accor a perdu 60% de son activité avec la crise sanitaire mondiale. En 2021, le groupe a enregistré une reprise de son activité avec un léger bénéfice. Aujourd'hui, Il est fort probable qu'Accor retrouve son niveau financier et son taux d'occupation pré-pandémie avant même la fin de l'année 2023. Depuis quelques mois, on observe un rebond conséquent du trafic domestique (la clientèle française en France et la clientèle européenne en Europe) sur Pâques et cet été équivalent à celui de 2019. On note également un rebond de la clientèle loisir, un rebond du domestique business et un décalage de la clientèle internationale dont 25% seront probablement irrécupérables (principalement à cause des outils digitaux et de leur importante démocratisation pendant la crise sanitaire). Cette perte sera toutefois compensée par l'augmentation du domestique business impulsée par les entreprises qui souhaitent reconquérir des parts de marché. De même, les outils digitaux qui risquent de faire perdre 25% de clients internationaux risquent également d'apporter un nouveau type de clientèle. Avec la démocratisation du télétravail, des centaines de millions de personnes ne reviendront pas à leur bureau 5 jours par semaine mais peut-être 2 ou 3 jours seulement. D'après une étude menée par le Groupe Accor, 70% de ces personnes qui ne seront pas sur leur lieu de travail habituel ne souhaitent pas rester chez eux pour autant. Elles vont pratiquer de plus en plus le flex office (la possibilité de travailler partout) et se rendre 2 à 3 fois par semaine dans des cafés ou des restaurants entraînant ainsi une hause de l'activité
L'Etat d'esprit général va t-il changer ? Les consommateurs vont-ils se remettre à épargner au lieu de dépenser ?
Il est nécessaire de rester positif. Pendant 2 ans et demi, la population mondiale a vécu dans la peur et dans l'angoisse. Aujourd'hui, les gens ont envie de vivre, de se faire plaisir, de rencontrer du monde. Il faut rester prudent mais rien ne laisse présager une dégradation de la situation.
De nombreuses entreprises françaises ont décidé de quitter la Russie. Pourquoi le groupe Accor a-t-il choisi de rester ?
Dans les moments difficiles, Accor est présent partout dans le monde. En 50 ans, le groupe n'a jamais fermé un seul hôtel dans une zone de conflit (3 hôtels sont toujours ouverts en Ukraine). Actuellement, 100% de l'attention du Groupe est concentrée sur l'Ukraine. Toutefois, il est essentiel également de prendre soin des collaborateurs russes qui ne sont pas responsables du conflit et qui sont dans une importante détresse émotionnelle. Il est également nécessaire de noter que le Groupe Accor n'est pas dépendant économiquement de la Russie. Avec moins de 1.5% du CA annuel, Accor ne crée pas de richesse (il est même déficitaire sur ce territoire) et ne paie donc pas d'impôts au gouvernement russe.
En France , l'inflation est de 4.5%, est-ce que les prix vont continuer à augmenter ?
Les prix augmentent déjà et ce depuis l'été dernier. Heureusement les clients acceptent de payer plus cher ce qui permet aux hôteliers de remonter la pente et de dégager de la rentabilité après 2 années très difficiles...